All social bodies, as living realities, establish structures which guarantee their continued life and smooth functioning. Religious orders, small and large alike - and God knows how many there are - fall into this category and cannot escape this reality. Over the centuries, Rules which founders composed, rules which regulate religious life, foresee gatherings of different types.
Certain of these, known as "chapters," are legislative gatherings. Their decisions have the force of law in every religious family. Major Superiors with the executive powers vested in them have to implement these decisions with concrete measures.
Given their importance, the composition of these gatherings is clearly spelled out. Certain delegates attend "ex officio," that is to say, thanks to their position of authority or service within the order. Others, who make up the majority of delegates, are elected on a representative basis from the entire body. In religious life, democracy exists to temper obedience by moderating, if necessary, an exercise of authority which is not sufficiently evangelical.
All religious families function in this way, several minor differences notwithstanding, in accordance with Canon Law. Every six years they hold a general chapter which is prepared, on a smaller scale, by provincial chapters, when they are large enough to be present in various parts of the world. These chapters, because they are of major importance, are always well prepared. Its very identity, its specific mission here and now in the modern world, must be revitalized in the light of the Gospel... if it is to be really open to the life of the Spirit and true brotherhood.
Delegates to provincial chapter of France, November 2010, Lyon, France
The directions to be followed do not differ from one chapter to another: a rigorous evaluation of what has happened in the past six years, major lines of action for the upcoming six years, a re-expression of the founding intuition, i.e. the "charism," in very different worlds and cultures, the election of the general team, including a superior general entrusted with the task of guiding the order through the upheaval of an ever-changing world. Throughout these three weeks of reflection, prayer allows participants to open themselves to the voice of the Spirit and not to wander far off.
When there was only a handful of Assumptionists, in Fr. d'Alzon's day, everyone attended the general chapters and they were major events, prepared well in advance. Not as long as those of our day, but more frequent, they shaped the Assumption, refining its spirit and regularly determining its apostolates as times and circumstances changed.
We have many wonderful texts from these gatherings, among them the famous closing address of Fr. d'Alzon in 1868, the most developed synthesis of our spirit. There one finds, in stunning eloquence, the various dimensions of a unique love of the Kingdom of God in its three-fold expression. There one finds the fruit of long and mature reflection, flowing clearly from a deep source of passionate faith, one full of discipline and wonder. It is a faith that sometimes expresses its unmistakable displeasure with a false prudence that in no way approximates its true counterpart: "Real prudence is the queen of the moral virtues; and a queen commands, acts, and, if necessary, fights. Some have transformed prudence into a frightened old woman. Such prudence is in bed slippers and dressing-gown, with a cold, coughing a lot. Conventional prudence is not what I want. You must not heed such prudence" ("Closing Address to the General Chapter of 1873," Foundational Documents, translated by Rev. Richard Richards, Milton, MA p. 136).
Yes, it's good on the eve of our chapters that increasingly integrate lay associates (a much appreciated development) to return to the one who set us on the way. The qualities that he demanded of participants could unsettle us ("Second Circular Letter," Circular Letters, translated by Rev. Robert Fortin, Worcester, MA, 1981, pages 7-11) but, in the end, they remain valid (perseverance, holiness, and knowledge), just as petty-mindedness, false optimism and faint-heartedness are to be avoided as much now as then (see "Closing Address," op. cit., pages 135-137). To be sure, certain issues of d'Alzon's day are no longer relevant and Vatican II has shed new light, but isn't the basic question still the same: how is one to preach the gospel to minds and hearts in an ever-changing world?
«Let me tell you with what joy I await our upcoming meeting. However much we may have experienced sufferings since the last chapter, the consolations, for their part, have flowed in superabundance" (Emmanuel d’Alzon, September 15 1875). Don't these words of Fr. d'Alzon ring as true today as they did then?
(editor's note: The Province of North America will hold its own provincial chapter from December 27, 2010, to January 3, 2011, in Putnam, Connecticut. Sixteen religious from Canada, Mexico, the Philippines, and the United States, together with a number of lay associates, will consider a wide array of issues dealing with the province itself but also with issues touching upon the life of the entire congregation. They will be joined by the superior general, Fr. Richard Lamoureux, A.A. originally a member of the province, who will be completing his second and final six-year term in 2011)
by Rev. Claude Maréchal, A.A. Novice-Master, Province of France Former Superior General (1987-1999)
LES CHAPITRES GENERAUX DU TEMPS DU P .D’ALZON Réalité vivante, tout corps social se dote d’institutions qui en garantissent le fonctionnement et la durée. Corps constitués, les Ordres religieux, petits ou grands – et Dieu sait qu’ils sont nombreux – n’y échappent pas. Au cours des siècles, les Règles imaginées par les fondateurs, règles qui régulent la vie religieuse, prévoient des rassemblements de différents types.
Certains appelés Chapitres sont des assemblées législatives. Leurs décisions ont force de loi dans toute la famille religieuse. Le pouvoir exécutif attribué aux Supérieurs Majeurs devra les mettre en œuvre en élaborant les décrets d’application.
La composition de ces assemblées, vu leur importance, est soigneusement arrêtée. Certains y siègent au titre de leur mission de gouvernement et d’animation. D’autres, la majorité, sont des délégués élus des communautés. Dans la vie religieuse, la démocratie vient tempérer l’obéissance en modérant, si nécessaire, un exercice peu évangélique de l’autorité.
Toutes les familles religieuses fonctionnent ainsi, à quelques nuances près, conformément au Droit Canon. Elles tiennent, tous les six ans, un Chapitre général préparé, à plus petite échelle, par des Chapitres provinciaux, quand elles oeuvrent dans de nombreux pays. Un Chapitre est toujours un temps fort bien préparé d’une famille religieuse. Son identité propre, sa mission spécifique dans l’aujourd’hui de nos sociétés vont – ou devraient- s’en trouver rajeunies par la sève évangélique. Si du moins il est vécu dans la disponibilité à l’Esprit et la fraternité vraie.
Les balises de la route à suivre ne diffèrent guère d’une fois à l’autre : évaluation rigoureuse du chemin parcouru ces six dernières années, orientations majeures pour les six prochaines, réexpression de l’intuition initiale - le charisme - dans des mondes et des cultures si diverses, élection de l’équipe centrale et de sa tête qui aura à garder le cap dans les turbulences de notre monde si agité. Tout au long de cette recherche, durant les trois semaines d’un Chapitre général, la prière creuse l’écoute et permet de ne pas trop dériver.
Quand les assomptionnistes n’étaient qu’une poignée , du temps même du P.d’Alzon, les Chapitres généraux qui les rassemblaient tous, étaient des événements majeurs, longuement préparés. Moins longs qu’aujourd’hui mais plus fréquents, ils ont façonné l’Assomption, affinant son esprit, redessinant régulièrement ses œuvres en fonction des évolutions.
Sont liés à eux nombre de textes fondateurs, dont la fameuse allocution finale du P.d’Alzon en 1868, synthèse la plus élaborée de notre esprit. S’y exprime, dans un lyrisme saisissant, les diverses facettes d’un unique amour du Règne de Dieu dans sa triple composante. C’est là le fruit mûr d’une rumination prolongée, si bien que la pensée coule de source , d’une passion de foi maîtrisée et émerveillée. Qui s’indigne parfois pour décrire par exemple la vraie prudence par opposition à la fausse :
« La vraie prudence est la reine des vertus morales : mais une reine commande, agit, et, au besoin, combat. Certains en ont fait une femme vieillie par la peur ; cette prudence, elle a des pantoufles et une robe de chambre, elle est enrhumée et elle tousse beaucoup. Prudence de convention, je n’en veux pas : ce n’est pas là cette prudence que vous devez écouter.»
Oui, il nous est bon à la veille de nos Chapitres qui intègrent, nouveauté appréciée, de plus en plus de laïcs, de revenir à celui qui nous ouvre la voie .Les qualités qu’il requiert des « capitulants » ont de quoi nous faire peur ( Ecrits spirituels, pp. 197-201) mais tout compte fait, persévérance, sainteté, science sont quand même bien utiles et étroitesse d’esprit, faux optimisme, fausse prudence (pp.188-190) ne sont pas plus indiqués aujourd’hui qu’hier. Certes, certains débats d’alors n’ont plus lieu d’être et Vatican II apporte une autre lumière mais n’est-ce pas toujours la même question de fond : comment évangéliser les esprits et les cœurs d’un monde en pleine mutation !
« Laissez-moi dire avec quelle joie je vois arriver cette future réunion. Si bien des douleurs nous sont survenues depuis le Chapitre dernier, les consolations, d’autre part, ont surabondé. » Ces lignes d’E.d’Alzon datées du 15 septembre 1875 restent, je crois, d’actualité.
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